En mars 2022, Antoine de Saint-Affrique, fraîchement nommé à la tête de Danone, dévoilait son plan stratégique. A cette occasion, la communauté financière avait été conviée à Evian-les-Bains (Haute-Savoie), aux sources historiques de l’entreprise agroalimentaire. Et le nouveau directeur général mettait en exergue une innovation : une bouteille d’Evian avec des bulles.
De la tradition à la modernité. Près de deux ans plus tard, cap est mis sur les Pays-Bas et le futur. Les investisseurs ont, en effet, été invités à visiter, mercredi 19 juin, le centre de recherche d’Utrecht avant de prendre, le lendemain, le chemin d’Amsterdam, pour une présentation stratégique. Un choix qui n’a rien d’anodin, sachant que les équipes scientifiques réunies en Hollande se focalisent sur la nutrition spécialisée, infantile et médicale.
Or, M. de Saint-Affrique a décidé de faire des boissons nutritionnelles destinées aux gens âgés ou malades un des moteurs de développement de Danone. Un fer de lance de sa stratégie pour assurer une croissance rentable, dont il dessine une nouvelle étape. En 2022, le directeur général du groupe connu pour ses marques Activia, Alpro, Actimel ou Volvic avait, en présentant son plan « Renew Danone », conforté le fleuron du CAC 40 sur ses trois métiers : les produits laitiers et d’origine végétale, les eaux en bouteille et la nutrition spécialisée.
Risques de dénutrition
Le premier reste toujours le cœur du leader mondial du yaourt. Il représente la moitié de son chiffre d’affaires qui a atteint 27,6 milliards d’euros en 2023. La nutrition spécialisée pèse pour sa part 8,3 milliards d’euros, dont 40 % pour ses applications médicales. Mais son taux de croissance (6,7 %) et sa marge opérationnelle (20,8 %), comparée aux 12,6 % du groupe, font miroiter de belles perspectives. D’autant que Danone mise sur le vieillissement de la population mondiale pour doper le marché. Il se propose d’étoffer une gamme de produits adaptés comme les Fortimel, un complément nutritionnel oral hyperprotidique et hyperénergétique aromatisé pour lutter contre les risques de dénutrition.
Le groupe évoque d’autres pistes qui pourraient soutenir sa croissance. Comme celle de la consommation hors domicile. Ou encore l’extension de ses zones d’activité géographique. Il évoque par exemple l’Inde ou l’Asie du Sud-Est comme de possibles territoires de conquête. Dans ce contexte, Antoine de Saint-Affrique a donné quelques perspectives financières aux investisseurs. Il table sur une croissance annuelle à données comparables comprise entre 3 % et 5 % sur la période 2025-2028. Et fixe comme objectif une croissance plus rapide du résultat opérationnel courant. Mais rien n’est dit sur la marge opérationnelle.
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