Le département de la Meurthe-et-Moselle va expérimenter un « revenu d’émancipation jeunes » de 500 euros pour des personnes de 16 à 25 ans à partir du 1er octobre, après une délibération en ce sens des élus, mercredi 25 septembre.
L’assemblée départementale a donné le feu vert à une expérimentation sur trois ans de cette aide financière qui sera accessible aux jeunes ayant peu ou pas de revenus et n’étant pas éligibles aux autres aides, une première en France. Son règlement a été voté, mercredi à la majorité, sans les voix de l’Union du centre et de la droite, qui ont voté contre.
« Nous ciblons celles et ceux qui sont hors dispositifs, une partie de ceux qu’on appelle malheureusement les décrocheurs », a expliqué Chaynesse Khirouni, la présidente PS du Conseil départemental. Elle avait estimé en novembre que cela concernerait, dans un premier temps, environ 300 jeunes, principalement des personnes en « rupture familiale, en situation d’errance ou en période de transition ».
Un suivi pour compléter l’aide financière
Il doit être « un levier, un soutien » pour ces jeunes, selon Lionel Adam, conseiller départemental en charge du projet. L’aide financière, de 500 euros par mois versés sur deux périodes de six mois, s’accompagne d’un suivi, « clé de voûte du dispositif, qui lui donne sa raison d’être » pour M. Adam.
L’accompagnement, sera « progressif » et organisé sur un premier semestre pour « rencontrer les jeunes, créer un lien de confiance » et penser un projet. Les six mois suivants devront voir la « mobilisation concrète » du bénéficiaire.
Une charte sera signée entre le Département et le jeune. La collectivité devra « être à l’écoute et apporter un soutien aux démarches engagées par le jeune », quand ce dernier s’engage à « respecter les valeurs de la République et ses symboles ».
En Meurthe-et-Moselle, « le taux de pauvreté des jeunes de moins de 30 ans est de plus de 26 % et 14 % des jeunes ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation », a expliqué Lionel Adam.
Un coût de démarrage d’un million d’euros
Anne Lassus (Union de la droite et du centre) a elle appelé à « faire attention à ne pas tarir la source » d’argent, « un bien rare », quand les finances du département sont « au plus mal », raison pour laquelle le groupe a voté contre.
Le coût de l’expérimentation doit être d’un million d’euros pour le démarrage, avait indiqué Mme Khirouni en novembre. Nicolas Duvoux, président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, a salué lors de la séance « l’exemplarité » du Département notamment « dans l’innovation, la conduite des politiques sociales ».
Le Département a aussi lancé une expérimentation d’un projet « Territoire zéro non-recours » pour toucher des personnes ne réclamant pas l’accès aux aides dont elles pourraient bénéficier, notamment.